dimarts, 23 de novembre del 2010

Tarragone

La Catalogne, ce n'est même pas un pays, mais on dirait que c'est composé de 4 pays différents: les provinces de Girone, Barcelone, Tarragone et Lleida. Pour le moment, j'ai pu apprécier principalement Girone et Barcelone. Tout ce que je vous ai décrit comme gastronomie est principalement chose de ces deux provinces. Bon, on mange du saucisson à Tarragone aussi, mais il est différent...
Vendredi au petit matin, nous sommes donc partie dans une partie moins connue de Pep, la Catalogne du sud: Tarragone. C'est magnifique! Dommage que j'ai perdu mon fil d'appareil photo, vous devrez attendre avant de voir les images!
Imaginez-vous un immense delta fertile, donc les montagnes en amont sont arides et sèches. Un arrière-pays d'agrumes: d'oranges, de clémentines, de pamplemousses; un paysages vert picoté d'orange. Un arrière-pays de vignes des vins de l'Alta-montagna et d'oliveraies, et de traditions riches à partir d'ingrédients pauvres. Le sud de la Catalogne est étrangement pauvre économiquement, pourtant c'est un lieu très fertile, pleins de richesses naturelles.
Le vendredi matin nous avons rencontré un nouveau guide, Juanjo, un cuisinier aussi, du même genre que Pep, un bon vivant qui avait tout organisé pour nous rendre heureux. Premièrement, visite d'une pâtisserie, Pasteleria Frederico, pour apprendre à faire les patissets, un genre d'empanadas dont la pâte est fabriqué à base d'huile, oui oui... 1litre d'huile, 200ml d'alcool d'anis sec, 200ml de mistelle, 100g de sucre et de la farine faible à l'oeil, jusqu'à faire une pâte qui se tienne assez pour la manipuler. On ajoute un peu de blanc d'oeuf pour donner un peu plus de stabilité à cette pâte ultra friable. Ensuite, on fait une petite boule que l'on aplati, on met une farce de confiture de courge "cheveux d'ange" et on referme bien en torsadant les deux côtés de la pâte. Au four jusqu'à ce que la pâte soit ferme et dorée. Finalement, passage au sucre avant de manger. C'est bon, un peu sec, mais ça goûte la tradition!
Nous sommes ensuite partis visiter une fabrique de vin, un cellier du nom de Bàrbara Forés, je voudrais bien dire un vignoble, mais c'est en ville et il n'y a pas de vignes! 
Bref, la madame Carme Ferrer, fort sympathique nous a fait visiter ses installations qui étaient, il y a à peine 15 ans, très sommaires pour faire un vin "de garage". Pourriez-vous croire que ce vin, excellent, était il y a quinze ans, fabriqué directement dans un trou au plancher? Une pièce sans porte, comme un puits de vin dans une maison. Après quelques dégustations, nous avons mangé un plat/sandwich traditionnel: une clotxa (cloche). Il s'agit une miche de pain coupée en deux demi-lunes, vidée d'une partie de sa mie pour y mettre tomates et ail cuits sur la braise et sardines salée et aussi réchauffé sur la même braise. Le tout avec près d'une tasse d'huile d'olive et la mie toastée au feu de bois. On dit que la cloche est bonne quand en la mangeant on a de l'huile jusqu'au coude!
Après ce repas époustouflant accompagné de bon vin, nous avons mangé une pâtisserie locale faite à partir de farine de son: un pâte à pain à base de cette farine très complète, un peu étalée au centre de laquelle on met un mélange de farine, de sucre et de cannelle, on y creuse un puits et on y coule huile d'olive et eau. On referme la pâte à pain en prenant soin de bien sceller les bouts, on fait lever une dernière fois et on enfourne. Étrangement, c'est très bon et pas trop lourd. En plus, c'était accompagné d'un des rares vins de vendanges tardives de la Catalogne, toujours de cette même dame. Nous sommes ensuite partis visiter une culture d'oranges de clémentines et de mandarines, Fruites Risa. Enfin des fruits!
Finalement, toujours vendredi, nous sommes partie à la rencontre d'un agriculteur de riz du delta de l'Ebre qui fabrique un riz qui est considéré comme le meilleur par les bons chefs catalans. Malheureusement, c'était la pleine lune d'octobre, soit la première nuit de chasse de l'année (il y a quatre jours de chasse dans le delta, correspondant aux 4 pleines lunes d'hiver). Ce gentil monsieur nous a donc expliqué oralement, sur le lieu de chasse, la culture du riz et comment il sélectionne les meilleurs plants pour toujours faire un riz de première qualité.
Comme le soleil se couchait, nous les avons laissé aller chasser et nous sommes partis à la rencontre de notre toit.
Quel toit! une baraque qui est ici ce que le chalet en bois rond est chez nous. Une genre de maison longue faite de terre, de bois, de chaux et de paille. Un palais situé au milieu du silence et entouré d'un marais de rizières. J'y reviendrais bien avec quelques amis du Québec tiens...
Samedi, nous avons commencé la journée par une dégustation du gâteau de la St-Jean. Comme Juanjo trouvait dommage que je ne puisse pas goûter à cette douceur traditionnelle, il a demandé à un ami pâtissier d'en faire une juste pour moi! Généreuse et excellente attention.
Nous avons ensuite été visiter un élevage de canard et autres volailles qui tue et prépare aussi les volailles des gens de la région ainsi que celles de la chasse nocturne, Luisiana. Ici, le canard n'est pas trop élevé pour le foie, ça ne fait pas partie de la tradition, on me cherche que la chair. Canard heureux, travail bien fait.
Puis, nous sommes partis avec un quatrième guide, Salvador, celui-là même qui contruit les baraques, à la découverte du majestueux delta de l'Ebre. Explication de la culture du riz, différence entre les différentes variétés de riz, pourquoi nous devrions toujours manger bio, puis, pêche au filet (petit filet rond avec des poids qui se lance et se referme sur le poisson) depuis la plage, puis dans la rivière. Quelle pêche! Trois énorme "tenca" sorte de carpe plus allongées et meilleures parrait-il. Retour vers le village, visite de la poissonnerie, dégustation des huîtres du delta -elles m'ont semblé avoir un goût de verdure que je ne saurais expliquer. La culture des huître nécessite généralement 2 à 3 ans pour obtenir une grosseur commercialisable, ici vu l'apport en nutriment que créé l'arrivée du fleuve, les huîtres n'ont besoin que de 8 mois pour atteindre une maturité commerciale, et elles sont bien charnues! Jusqu'à il y a peu, elles étaient exportée en France pour être revendues comme huître française à travers le monde. C'est aussi le cas de l'huile d'olive qui était vendue à très bas prix en Italie et commercialisée internationalement comme de l'huile italienne à prix d'or. Les Tarragonais commencent à peine à comprendre la richesse de leur territoire et le potentiel de marketing.
Nous sommes ensuite partis découvrir le delta depuis une tour panoramique situé à l'extrémité est du delta. En chemin, comme nous avions faim, nous avons dévoré un boudin local: oignons, riz et sang. Frais et chaud, c'est délicieux!
En quittant Salvador, nous sommes partis manger dans un restaurant local du delta: L'Estany. Menu dégustation pour que je puisse goûter tout ce dont on m'a parlé mais que je n'ai pas essayé:
Beignets frits des oeufs du tenca
Tartinade d'anguille fumée
Friture de sperme de tenca (oui, oui! ça a la texture du ris de veau et un goût indéfini)
Anémones de mer frites
Petites anguilles en sauce (huileuse)
Grosse anguille (naturellement grasse) séchée, xapadillo
Petit oiseau de chasse frit avec légumes, oeuf au plat, et pomme de terre
Plus gros oiseau de chasse avec ratatouille (qui ne se nomme pas ratatouille ici)
Riz de style paella de canard
Feuille de bourrache frite au miel
Blanc-manger
Bras de gitan (pâtisserie un peu lourde composée en gros d'un gâteau blanc roulé sur de la crème pâtissière).
Je savais qu'il y en aurait trop, comme toujours, et que je devais garder de la place pour les plats suivants. Psychologiquement, j'ai eu un peu de mal avec le sperme de carpe, et les anguilles me traumatisent un peu de par leur ressemblance avec les serpents, mais j'ai mangé de tout, remangé de tout sous l'insistance de Juanjo, et j'ai trop mangé de tout.
Je suis sortie en roulant, avec un inconfort abdominal normal vu la quantité ingérée. Dernière visite de la journée: une confrérie de , San Pere, à l'anguille qui existe depuis près de 1000 ans. Pendant 4 mois, douze pêcheurs tirés au hasard se retirent du village pour s'installer dans une baraque sur la lagune. Chaque soirs ils installent des petits filets qu'ils récoltent le lendemain et pêche un peu de tout pendant le jour: dorade, tenca et anguille pour ne nommer qu'eux. Comme on leur a raconté que l'on avait pêché 3 magnifiques tencas plus tôt dans la journée mais que je n'avais pas goûté, ils ont insisté pour que je mange de leur souper: une soupe consistante avec des tronçons de tenca. Pour vous dire si j'en avais envie! J'ai dit oui, comme le veut la politesse, et mon estomac s'est dilaté encore un peu plus pour une bouchée de ce très bon poisson malheureusement bourré d'arètes. Avec du vermouth ça passe mieux.
Finalement, retour à l'Escala au son du match de soccer: Barça 8, l'autre équipe 0.
Une bonne nuit de sommeil avant la journée tant attendue à El Bulli.

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